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Travaux en cours sur le Tanyari

Depuis plus de 15 ans, le Syndicat du Tech travaille au côté de la commune de Palau del Vidre à un projet de restauration morphologique et écologique du Tanyari. Fin 2016, le Syndicat saisissait l’opportunité d’un appel à projets de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse pour déposer un projet mixte intégrant les deux volets de la compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations).

En effet, le Tanyari, petit cours d’eau qui nait de la confluence de plusieurs ruisseaux, le ruisseau de Villelongue, le Correc de Campaler et la rivière de Laroque, est à l’origine d’inondations importantes en pied de bassin versant dues aux conditions climatiques et topographiques particulières. Pour réduire ces débordements, le cours d’eau a subi une forte artificialisation (curages, protections de berges) et chenalisation qui a eu pour conséquence une forte diminution du potentiel écologique du milieu caractérisée par un appauvrissement de la diversité écologique avec le développement de nombreuses espèces invasives telles que la canne de Provence, l’ailante glanduleux ou encore la rénouée du Japon…

Photos : Lit du Tanyari artificialisé et plantes invasives

Aussi, les deux objectifs majeurs du projet déposé étaient les suivants les suivants :

  • La restauration écologique du cours d’eau afin de redonner un aspect et un fonctionnement naturels au cours d’eau, renforcer la biodiversité par l’augmentation de la diversité des faciès d’écoulements qu’il présente et assurer une continuité écologique longitudinale (circulation des poissons, transport de sédiments) et latérale (disponibilité de zones d’expansion des crues, ripisylve adaptée aux conditions locales et équilibre sédimentaire) suffisante pour lui conférer un potentiel écologique satisfaisant.
  • La réduction des débordements vers Palau-del-Vidre afin de permettre le passage avant débordement, de la crue d’occurrence trentennale dans le Tanyari en modifiant la géométrie du lit mineur pour recréer un lit moyen et de protéger les zones à enjeux contre les érosions latérales par des techniques de génie végétal ou mixte.

L’exemplarité de ce projet intégré a permis la mobilisation de subvention à hauteur de 80% principalement de l’Agence de l’Eau mais également pour partie sur une tranche complémentaire de la Région et du Département.

Pour la mise en œuvre opérationnelle des travaux, une autorisation environnementale a été accordée au syndicat en 2018 et une déclaration d’utilité publique a été prise par la Préfet début 2019. Il a été indispensable d’acquérir partiellement certaines parcelles nécessaires à la maîtrise foncière des emprises du projet (21 parcelles pour 14 propriétaires). Si la plupart des riverains conscients des enjeux ont traité à l’amiable, une expropriation a malgré tout dû intervenir pour trois parties de parcelles. Cette procédure qui a duré plusieurs années a fortement retardé le début des travaux. Aussi, ceux-ci n’ont pu débuter qu’en octobre 2023 et se poursuivent encore à ce jour. Les réalisations ont commencé pour l’aval au passage à gué du chemin des Gourgues et se termineront au niveau du passage à gué du castell des blés, soit un linéaire de 2.5 kilomètres. Pour cette opération, le Syndicat du Tech travaille sous convention de maîtrise d’ouvrage avec l’ASA du Tanyari, compétente sur ce cours d’eau et qui assurera donc à l’issue des travaux l’entretien régulier des aménagements.

D’ici mi-avril, les travaux de terrassement dont les volumes en déblai/remblai dépassent 90 000m3 seront terminés. Le lit élargi du cours d’eau sera remodélé afin de donner le profil définitif aux aménagements.

Les travaux, réalisés par l’entreprise Terrassement des Albères (TDA) ont été impressionnants et certains s’en sont inquiétés, mais ce chantier était parfaitement cadré par le maître d’oeuvre (HYDRATEC SETEC) et les autorisations administratives des services compétents de l’Etat. Leur ampleur était nécessaire pour atteindre les objectifs du projet et répondre aux enjeux de protection contre les inondations et de bon fonctionnement à terme du cours d’eau. Il faut noter qu’une partie des déblais excédentaires du chantier, près de 50 000m3 ont été transférés vers le Tech pour la réalisation d’une recharge sédimentaire sur des secteurs déficitaires au niveau de Brouilla, Palau et Argelès sur Mer. Ils contribueront ainsi à la recharge des plages du littoral.