Le Syndicat du Tech n’est responsable ni des baignades ni du contrôle sanitaire des eaux, compétences des services de l’Etat et des Maires. Néanmoins, avec plusieurs évènements récents de constatation ou de suspicion de présence de cyanobactéries dans le Tech, le Syndicat s’est saisi de la problématique afin d’informer les élus et les membres de la Commission Locales de l’Eau. Des alertes sanitaires des services de l’Etat et des communiqués de presse ont également été publiées en 2019, 2021 et 2022.
Des problèmes d’ordre bactériologique peuvent survenir lors des épisodes de faibles débits à la faveur d’une augmentation de la température de l’eau et d’une concentration plus importante en nutriments (azote, phosphore) principalement issus des rejets des stations d’épuration du fait de leur faible dilution. Il peut s’agir de microorganismes présents dans les rejets eux-mêmes (bactéries fécales, virus,…) ou bien naturellement dans le cours d’eau mais qui prolifèrent dangereusement du fait de ces conditions favorables (cas des cyanobactéries,…).
Les cyanobactéries sont des micro-organismes présentes sur Terre depuis deux à trois milliards d’années. Elles sont les premiers organismes à avoir fabriqué de l’oxygène et ont permis l’existence de plusieurs formes de vie, dont l’espèce humaine.
Elles se développent dans les milieux terrestres et aquatiques, dans les eaux douces comme dans les eaux salées. Lorsque les conditions environnementales – température, nutriments – leur sont favorables, elles peuvent proliférer de manière massive et rapide, parfois en quelques jours seulement. On parle alors d’efflorescence (= bloom), caractérisée par un aspect de peinture en surface. Dans certains cas, ces proliférations entraînent un changement de couleur de l’eau (rouge, vert, bleu, etc.), une odeur nauséabonde et/ou l’accumulation de cyanobactéries à la surface de l’eau.
Certaines espèces de cyanobactéries produisent des toxines potentiellement dangereuses appelées cyanotoxines. Les toxines les plus connues sont les microcystines, les nodularines, les cylindrospermopsines, les anatoxines, les saxitoxines et leurs dérivés.
En milieu aquatique, selon leur mode de vie, les cyanobactéries, se divisent en deux groupes :
- les cyanobactéries planctoniques se maintiennent en suspension dans la colonne d’eau grâce à l’existence de vésicules gazeuses intracellulaires qui leur confèrent des propriétés de flottabilité ;
- les cyanobactéries benthiques se développent au fond des cours d’eau, sur des substrats minéraux (blocs, galets, sable, sédiment, etc.), voire à la surface des plantes aquatiques.
La prolifération de cyanobactéries devient une préoccupation internationale croissante au regard des conséquences écologiques, sanitaires et économiques associées. En effet, les proliférations massives de cyanobactéries peuvent :
- impacter la santé des écosystèmes. Des densités importantes de cyanobactéries peuvent altérer le fonctionnement des écosystèmes en conduisant à une désoxygénation de l’eau, entraînant une mortalité massive de poissons et d’invertébrés ;
- à travers la production de cyanotoxines, représenter un risque pour la santé des humains et des animaux qui consomment de l’eau contaminée, qui sont en contact direct (à travers la baignade ou des activités nautiques par exemple) ou indirect (via la consommation de denrées animales ou végétales elles-mêmes contaminée) avec l’eau contaminée,. Des mortalités d’animaux, principalement des chiens, mais également parfois du bétail ou de la faune sauvage, ont été recensées ces dernières années à la suite d’exposition à des efflorescences de cyanobactéries productrices d’anatoxines ;
- conduire à une limitation des usages aquatiques tels que la baignade, le nautisme ou la pêche liée à l’aspect repoussant des plans d’eau (modification de la couleur de l’eau, mauvaises odeurs, etc.). Les proliférations de cyanobactéries peuvent ainsi avoir des effets négatifs directs sur le tourisme en bordure des plans d’eau, accentués, le cas échéant, par les mesures de restrictions sanitaires des usages récréatifs.
Pour ces raisons sanitaires mais également compte tenu des enjeux sécuritaires (noyade, accident), la majorité des communes traversées par le Tech ont pris des arrêtés d’interdiction de la baignade. Dans les autres cas, la baignade est pratiquée aux risques et périls des usagers (=non autorisée). Malgré tout, force est de constater que celle-ci et de nombreuses activités de loisirs (canyoning, paddle, randonnée équestre, rafraichissement et abreuvage des animaux,…) sont pratiquées sur le Tech, ses affluents et les fleuves côtiers des Albères.
La prudence est donc de mise : Dans une situation de faible débit, de forte chaleur ou d’eau stagnante, il est recommandé que les enfants ne jouent pas au bord des rivières et que les animaux ne se baignent ou ne s’abreuvent pas (chiens, chevaux). Si des symptômes apparaissent (tremblements, fièvre, nausées,…) je consulte rapidement un médecin ou un vétérinaire selon le cas.