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Cyanobactéries

Le Syndicat du Tech n’est responsable ni des baignades ni du contrôle sanitaire des eaux, compétences des services de l’Etat et des Maires. Néanmoins, avec plusieurs évènements récents de constatation ou de suspicion de présence de cyanobactéries dans le Tech, le Syndicat s’est saisi de la problématique afin d’informer les élus et les membres de la Commission Locales de l’Eau. Des alertes sanitaires des services de l’Etat et des communiqués de presse ont également  été publiées en 2019, 2021, 2022.

Initié en 2023 par l’ARS, un groupe de travail cyanobactérie est en structuration sur le département afin de permettre la montée en compétence des acteurs et la mise en place d’un système d’alerte.

Les proliférations de cyanobactéries peuvent survenir lors des épisodes de faibles débits à la faveur d’une augmentation de la température de l’eau et d’une concentration plus importante en nutriments (azote, phosphore) principalement issus des rejets des stations d’épuration du fait de leur faible dilution.

Les cyanobactéries sont des micro-organismes présentes sur Terre depuis deux à trois milliards d’années. Elles sont les premiers organismes à avoir fabriqué de l’oxygène et ont permis l’existence de plusieurs formes de vie, dont l’espèce humaine.

Elles se développent dans les milieux terrestres et aquatiques, dans les eaux douces comme dans les eaux salées. Lorsque les conditions environnementales – température, nutriments – leur sont favorables, elles peuvent proliférer de manière massive et rapide, parfois en quelques jours seulement : on parle alors d’efflorescence (= bloom). Les cyanobactéries se répartissent dans deux grandes familles :

 

 

les cyanobactéries planctoniques dans les plans d’eau se maintiennent en suspension dans la colonne d’eau grâce à l’existence de vésicules gazeuses intracellulaires qui leur confèrent des propriétés de flottabilité ; L’eau prend alors un aspect de « peinture verte ».

Lac de Villeneuve de la Raho, été 2023 (photo : CD66)

 

 

 

les cyanobactéries benthiques se développent au fond des cours d’eau, sur des substrats minéraux (blocs, galets, sable, sédiments, etc.), voire à la surface des plantes aquatiques. Dans les cours d’eau les cyanobactéries benthiques forment alors des biofilms qui peuvent se détacher (cf. photo ci-contre) et s’accumuler en surface et sur la berge, accompagné d’une odeur nauséabonde.

Le Tech au pont d’Elne, été 2023

 

 

Les cyanobactéries peuvent potentiellement produire des toxines pouvant être dangereuses appelées cyanotoxines. Les toxines les plus connues sont les microcystines, les nodularines, les cylindrospermopsines, les anatoxines, les saxitoxines et leurs dérivés.

La prolifération de cyanobactéries devient une préoccupation internationale croissante au regard des conséquences écologiques, sanitaires et économiques associées. En effet, les proliférations massives de cyanobactéries peuvent :

  • impacter la santé des écosystèmes. Des densités importantes de cyanobactéries peuvent altérer le fonctionnement des écosystèmes en conduisant à une désoxygénation de l’eau, entraînant une mortalité massive de poissons et d’invertébrés ;
  • à travers la production de cyanotoxines, représenter un risque pour la santé des humains et des animaux qui consomment de l’eau contaminée, qui sont en contact direct (à travers la baignade ou des activités nautiques par exemple) ou indirect (via la consommation de denrées animales ou végétales elles-mêmes contaminée) avec l’eau contaminée. Des mortalités d’animaux, principalement des chiens, mais également parfois du bétail ou de la faune sauvage, ont été recensées ces dernières années à la suite d’exposition à des efflorescences de cyanobactéries productrices d’anatoxines ;
  • conduire à une limitation des usages aquatiques tels que la baignade, le nautisme ou la pêche liée au danger que présentent les toxines. Les proliférations de cyanobactéries peuvent ainsi avoir des effets négatifs directs sur le tourisme en bordure des plans d’eau et cours d’eau, accentués, le cas échéant, par les mesures de restrictions sanitaires des usages récréatifs.

Pour ces raisons sanitaires mais également compte tenu des enjeux sécuritaires (noyade, accident), la majorité des communes traversées par le Tech ont pris des arrêtés d’interdiction de la baignade. Dans les autres cas, la baignade est pratiquée aux risques et périls des usagers (=non autorisée). Malgré cela, la baignade est une pratique courante et des activité de loisir liées au tourisme de nature (canyoning, paddle, randonnée équestre, rafraichissement et abreuvage des animaux,…) sont pratiquées sur le Tech, ses affluents et les fleuves côtiers des Albères.

La prudence est donc de mise : Dans une situation de faible débit, de forte chaleur ou d’eau stagnante, il est recommandé que les enfants ne jouent pas au bord des rivières et que les animaux ne se baignent ou ne s’abreuvent pas (chiens, chevaux). Si des symptômes apparaissent (tremblements, fièvre, nausées,…) je consulte rapidement un médecin ou un vétérinaire selon le cas.

A noter que lorsque le niveau d’eau de la rivière est bas, les cyanobactéries ne sont pas les seules à poser un problème de santé. Les rejets de station d’épuration peuvent contenir des micro-organismes pathogènes (bactéries, virus) qui du fait de la faible dilution peuvent persister dans le cours d’eau. 

Vos témoignages sont précieux ! En cas de doute merci de prendre des photos, noter le lieu et la date et les envoyer :

Par SMS au 06 07 12 80 13

Par mail à pgre@syndicatdutech.fr

 

 

Télécharger l’affiche de prévention à l’étiage

 

Plus d’informations : https://www.anses.fr/fr/content/les-cyanobact%C3%A9ries-en-questions