Sur le territoire Tech-Albères, on dénombre 42 communes qui font intégralement ou partiellement partie du bassin versant hydrographique. Elles regroupent environ 88 000 habitants (population légale 2020 selon l’Insee), installés majoritairement à l’aval du bassin et notamment sur le littoral.
Le territoire présente de très forts contrastes en termes d’altitude. Les sommets du Haut-Vallespir culminent à plus de 2700 m et sont pourtant situés à moins de 50 km de la Méditerranée (figure ci-dessous). De la même manière, le pic du Néulós (1256 m), dans le Massif des Albères n’est qu’à 11 km de la mer. Cette proximité entre mer et montagnes donne lieu à un relief escarpé et à des dénivelés très importants. La plaine du Roussillon contraste fortement avec ces imposants massifs. Située en aval immédiat, elle présente une pente très faible en comparaison de celles des secteurs amont.
Le bassin versant du Tech :
Le Tech est un fleuve côtier qui s’écoule d’ouest en est. Il prend sa source à 2 345 mètres d’altitude, au pied du Roc Colom dans le massif du Canigou et se jette dans la Méditerranée à Argelès-sur-Mer. D’une longueur de 84 kilomètres, il draine un bassin versant d’environ 730 km². Celui-ci couvre deux entités géographiques bien distinctes : le Vallespir et la plaine du Rousillon.
Le Vallespir s’étend des sources du Tech jusqu’à la ville de Céret. Occupé par des massifs de socle (granites et schistes, il constitue la partie la plus montagneuse du bassin versant du Tech. Les têtes de bassin versant se situent sur les contreforts du massif du Canigou, le point culminant du territoire est le « puig dels tres vents » situé à 2731 m d’altitude. De par leur nature cristalline, ces têtes de bassin sont caractérisées par un chevelu de cours d’eau très dense et des pentes de versants très fortes (jusqu’à 25% sur les parties hautes du sous-bassin versant de la Coumelade) qui donne lieu à des vallées étroites et encaissées. Dans ces conditions topographiques, les cours d’eau présentent un caractère torrentiel marqué. Soumis à des épisodes méditerranéens intenses, ces vallées peuvent générer des débits de pointes considérables lors des crues. Bien que quelques terrains calcaires soient présents dans cette zone, ils restent très largement minoritaires et on peut souligner l’absence de karst sur le territoire.
En aval de Céret, la vallée s’élargit considérablement, laissant une large place aux formations sédimentaires de la partie méridionale de la plaine du Roussillon. La pente du Tech devient très faible (0,5% en moyenne jusqu’à la mer) et il méandre alors dans un large espace de divagation avec de plus faibles vitesses. Cette plaine alluviale est délimitée à l’ouest par le massif des Aspres et au sud par le massif schisto-cristallin des Albères, dernier sursaut montagnard des Pyrénées, qui culmine à 1256 m au pic du Néulós et plonge directement dans la Méditerranée au niveau de la Côte Vermeille. Les Albères constituées de formations métamorphiques plissées peu perméables, favorisent le ruissellement et concentrent les écoulements vers la basse plaine du Tech. Elles donnent notamment naissance au Tanyari qui conflue avec le Tech au niveau de Palau-del-Vidre.
Les fleuves côtiers des Albères :
Les fleuves côtiers Riberette, Massane, Ravaner, Douy, Cosprons, Baillaury et Riberal drainent la partie orientale du massif schisteux des Albères (170 km²). Ils concernent sept communes et se jettent dans la mer Méditerranée entre Argelès-sur-Mer et la frontière espagnole. Dans ce secteur, le chevelu hydrographique est dense et composé de cours d’eau à écoulement temporaire (oueds). Ces bassins versants, de petite taille (52 km² pour le plus grand), connaissent un relief escarpé dans leur partie amont où ils sont encaissés et présentent un profil de torrent avec des pentes importantes et une plaine alluviale généralement peu développée, voire absente. L’aval de ces bassins est le plus souvent occupé par des secteurs urbanisés, sur le littoral. En période de crue, les fortes pentes des contreforts des Albères génèrent des écoulements torrentiels susceptibles de transporter d’importantes charges solides. On peut distinguer la Riberette et la Massane, les deux plus longs des fleuves côtiers, qui sont les seuls à quitter le massif des Albères. En pénétrant dans des formations plus tendres, ils s’élargissent légèrement et rejoignent la plaine. Leur cours est artificialisé dans les traversées urbaines de Saint-André et d’Argelès-sur-Mer.