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REX : le canal des Albères, hydrométrie et irrigation pression

Le jeudi 20 juin, le groupe de gestion d’étiage de la vallée du Tech s’est retrouvé au canal des Albères pour un partage d’expérience sur les avantages et les inconvénients de l’installation de compteurs et la mise en place d’un réseau pression, la visite de jardins familiaux et d’un agriculteur desservis par l’ASA.

Mesurer l’eau qui rentre dans un canal présente un avantage certain en matière de gouvernance. Compter permet de savoir de quoi on parle et il n’y a plus de doute jeté par des estimations « à l’œil » sur la quantité d’eau qui rentre dans le canal. Avec ces valeurs chiffrées, les irrigants prennent conscience du volume de la ressource qui n’est pas illimité et du nécessaire besoin de partage, ce qui apaise les conflits ! Avoir un accès instantané au débit du canal permet aussi d’ajuster à tout moment la vanne en cas de variation du débit dans le Tech. Par contre, la mise en place est onéreuse, surtout si des travaux de maçonnerie importants sont nécessaires pour permettre des mesures de qualité.

L’installation d’un réseau pression permet quant à lui d’assurer l’accès à la ressource. Soumis à un niveau de restriction moins important et imposant l’installation de systèmes d’irrigation efficients comme le goutte à goutte pour limiter le volume instantané demandé à la station de pompage, cette solution technique permet d’arroser de grandes surfaces avec un débit limité. 80ha de friches ont pu être reconvertis en terre agricoles cultivées. Au total, 315 ha sont arrosés avec un débit de 80L/S en moyenne ! Et surtout, finis les conflits de voisinages à cause de la manipulation des vannes ! Chacun(e) des irrigants reçois l’eau auquel il a droit, en fonction de sa culture et de sa surface. « Pour rien au monde nous reviendrions en arrière » témoignent deux viticulteurs présents ce jour-là, même si, admet l’un d’eux, qu’arroser la vigne la rend plus vulnérable en cas de rupture de  l’irrigation et donc que l’adaptation ne peut s’arrêter là. L’inconvénient premier est aussi le coût, de l’investissement mais aussi du fonctionnement au regard de l’énergie nécessaire pour faire tourner les moteurs.

Alimentés par le réseau pression de l’ASA, les jardins familiaux de Villelongue ont accès à l’eau en continu jusqu’au protocole de gestion -50%. A partir de -65%, un créneau leur est accordé tous les 10 jours pour qu’ils puissent remplir leurs réserves. L’efficacité de chaque goutte d’eau prend dès lors son importance. La mairie met également à disposition du broyat issus de l’entretien des espaces verts pour couvrir leurs sols et limiter l’évaporation !

L’après-midi se termine sur l’exploitation de la SARL Cribeillet, arboriculteur BIO de fruits à noyaux. Au-delà du gain de temps important (un équivalent temps plein !) permis par le réseau pression connecté pilotable à distance depuis un smartphone, il est aussi capable d’assurer un calibre et un rendement suffisant au moment de la production puis, après la récolte,  d’apporter juste ce qu’il faut pour assurer la survie des arbres dans des conditions n’handicapant le potentiel de production de l’année suivante, permettant d’importantes économies d’eau. Pour aller plus loin, l’installation de tensiomètre à différentes profondeurs est en projet afin de régler l’irrigation au plus près des besoins des arbres et se prémunir des dessèchements rapides pouvant survenir avec les fortes chaleurs.  Le cout est encore une fois l’inconvénient principal.